Productions textuelles - Apollonia

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Productions textuelles

pour Apollonia - Echanges Artistiques Européens

Mireya Samper - Juin 2017

Née sur les terres Islandaises, Mireya Samper propose un art dans lequel la délicatesse des formes épouse harmonieusement la légèreté des matériaux, et qui traduit une fascination de l’artiste pour le mouvement aquatique. Elle semble lancée dans un ambitieux projet : retranscrire ce dernier sur des matériaux bruts et solides.

Son art s’exprime dès lors sur de nombreux supports : de la peinture sur papier washi, de la sculpture sur métal ou de la gravure sur roche font partie, parmi d’autres, des disciplines de prédilection de l’artiste. Mireya multiplie ainsi les moyens pour tailler dans l’éternité cette forme éphémère qui lui tient tant à cœur, celle de la goutte en suspens.

Au-delà de ces intérêts majeurs, elle a conçu de nombreuses installations autour du monde, du Japon à la France en passant par l’Inde, la Lituanie ou la Suède. Ses créations entrent en résonance avec les lieux pour lesquels elles étaient produites, à l'image oxymorique signe infini en papier installé dans une forêt Lituanienne ou des sculptures de bambou et de feuilles de chanvre peintes à Abiko au Japon.

Véritable appel à l’introspection et à la communion avec les environnements, le travail de Mireya n’a pas son pareil dans le jeu de lumière. Il évoque aussi bien un amour profond pour la nature qu’une foi sans équivoque dans l’idée selon laquelle l’esthétique est un allié précieux pour la paix de l’âme.

George Rousse - Octobre 2016

Comme pour bien des enfants à la même époque, le mythique Brownie Flash de Kodak a créé une vocation pour la photographie chez George Rousse, c’est en se dédiant aux prises de vues architecturales que le plasticien et photographe porte son art au sommet.

Tout d’abord à la tête de son propre studio photo, il commence à mêler son amour pour la photo et la peinture à sa fascination pour les lieux désafectés. Il produit ainsi des œuvres éphémères qui s’évanouiront dans le temps comme des larmes sous la pluie mais que seule la photographie immortalisera.

Au coeur de ses créations, la technique de l’anamorphose, une peinture d’un espace qui de tous points de vue semble destructurée. De tous points de vue oui, sauf d’un, celui qui a été décrété par l’artiste lui-même.

En photo comme en vrai, le résultat est saisissant. A l’ère des logiciels de retouche,

tout pourrait porter à croire que le travail de Rousse est le fruit de manipulations

virtuelles. Il n’en est pourtant rien, tout est réalisé en réel, dans l’espace, en partant

du point de vue l’objectif de l’appareil.

L’observateur, pour cueillir le fruit du travail de l’artiste, doit se résoudre à prendre position à l’endroit que celui-ci a désigné.

Définitivement citoyenne, l’installation de Rousse à Colmar a été conçue et réalisée

dans le cadre de la formation de jeunes de la mission locale. Sa mise en place sera la

consécration de mois de travail main dans la main avec l’artiste.

Vladimir Skoda - Juin 2016

Passionné de Mathématiques et de Physique, ainsi que par les travaux manuels, Vladimir Skoda se forme au métier de tourneur fraiseur, puis suit en parallèle de son travail à l’usine des cours du soir dédiés au dessin. Accepté aux beaux-arts à Paris à l’âge de 26 ans, il travaille tout d’abord le fil de fer avant de se consacrer au début des
années 80 à ses premières sculptures de sphères réfléchissantes.

Son travail, reconnaissable entre mille, interroge sur les lois de la physique et du cosmos, polissant les formes et rapprochant leurs surfaces d’une perfection antynomique du mouvement sphérique. Le travail de Skoda, qu’il soit photographique ou sculptural, transmet à son observateur la fascination de l’artiste à l’égard de l’espace, tant il évoque l’infini et l’abstraction totale des lois de la gravité.

Apollonia offrira, le temps d’une exposition, la possibilité de côtoyer ce travail qui ne peut être raconté, qui se vit au travers de la dimension qu’il prend dans l’espace, et qui envoûte par sa magie autant qu’il subjugue par son originalité; comme si chaque pièce de l’artiste était emprunte de ce même mysticisme qui caractérise le monolithe de Kubrick dans 2001.

Richter & Bielicky - Février 2016

L’oeuvre de Richter et Bielicky, enseignant émérite du ZKM Karlsruhe (l’un des plus grands centres de technologies et d’arts médias au monde) et artiste spécialisé dans l’association des arts graphiques et des nouvelles technologies, est sans pareil. Elle interroge la perte de contrôle et d’identité de l’être humain, le positionnant comme victime de l’illusion de pouvoir que lui procurent les réseaux sociaux et les nouvelles technologies.

C’est autour de cette thématique que l’artiste mettra en place à l’Espace Apollonia
Lost, une production graphique qui habille l’opéra Lost Objects actuellement joué à
Prague. L’installation, constituée de pans entiers d’écrans intercalés sur lesquels sont projetés des visuels typiques de l’oeuvre de l’artiste, sera synchronisée à un enregistrement de l’orchestre.
La sensation de profondeur créée par ce dispositif inédit promet un voyage contemplatif
et hors du temps lors duquel l’immersion est totale. Cette création sera présentée pour la
première fois hors du National Theatre de Prague. C’est ainsi à un spectacle de plus d’une heure, nouveau et saisissant, que pourront assister les strasbourgeois.

La pièce sera accompagnée des installations Data Dybbuk et Why Don’t We, des projections mises à jour en temps réel par l’utilisation d’un algorithme qui traduit en image des posts diffusés sur les réseaux sociaux.
Les trois oeuvres de Bielicky seront présentes à l’Espace Apollonia pour une durée de six
semaines et seront suivies d’une exposition commissionnée par Jaroslav Andel faisant
intervenir pas moins de sept artistes tchèques.